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Will

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Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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lui montrent. Certes, il a passé la moitié de
sa vie dans les bois, là où vos yeux et votre intelligence sont vos meilleurs
et vos plus fidèles amis, mais je crois que c’est aussi dans sa nature.
    « Dès que je l’aurai trouvée, je vous en ferai
part. » Le jeune Siarles a aussitôt grogné qu’il voulait me chasser
sur-le-champ.
    Iwan se contentait de rire. Il s’était déjà fait son avis à
mon sujet. « Du calme, Siarles. Il ne veut pas l’argent.
    — Comment peux-tu en être aussi sûr ?
    — Non, il n’est pas stupide. » Iwan me plaisait de
plus en plus. « Je suis prêt à parier autant qu’il y a dans ta bourse que
l’idée d’obtenir cette récompense ne lui a jamais traversé l’esprit.
    — Tu remporterais ton pari, l’ami, ai-je répondu.
Jamais, en vérité. » Vu la manière dont Iwan m’avait défendu, je me suis
enhardi : « Oserais-je imaginer que vous connaissez ce Rhi
Bran ? »
    Siarles, toujours soupçonneux, a froncé les sourcils lorsque
Iwan m’a répondu : « Si on le connaît ? Oui, en effet.
    — Auriez-vous la gentillesse de me dire où je peux le
trouver ? me suis-je enquis, tout miel.
    — On va faire mieux encore. On va te le présenter.
    — Iwan ! » a alors croassé Siarles – il
était aussi opiniâtre qu’un roquet, il faut lui rendre cette justice. « Tu
as perdu la tête ? On ne sait rien de ce Saxon, on ne peut pas l’emmener
jusqu’à Bran. Voyons, ça pourrait être n’importe qui – peut-être même un
espion de l’abbé !
    — Si c’est un espion d’Hugo, a répliqué Iwan, nous ne
pouvons pas le laisser ici. Emmenons-le et laissons Bran décider de son sort
quand il l’aura jaugé. » Puis, se tournant vers moi : « Si tu
viens avec nous, jures-tu sur ta propre vie que tu accepteras la décision de notre
seigneur, quelle qu’elle soit ? »
    Je n’ai guère l’habitude de confier mon existence au bon
vouloir d’un inconnu, mais comprenant que c’était ma seule chance de rencontrer
celui que j’avais cherché tout l’été, j’ai aussitôt accepté. « Sur ma
propre vie, je jure de me plier à la décision de votre seigneur.
    — Ça me va, a dit Iwan. Suis-nous.
    — Et pas un bruit, a ajouté Siarles pour faire bonne
mesure.
    — Je serai aussi silencieux que vous quand vous m’avez
réveillé sur mon perchoir tout à l’heure. »
    Dans un grand rire, Iwan s’est alors enfoncé en deux grandes
enjambées dans les broussailles qui longeaient la route. « Après toi, m’a
dit Siarles en me poussant doucement du bout de son arc. Je passe en dernier.
Et ne t’avise pas de nous jouer un sale tour, je te surveille.
    — Me voilà rassuré, je suis entre de bonnes
mains. » On m’a alors fait faire une course folle à travers la forêt pour
aller à la rencontre de l’homme qui m’avait valu de traverser la moitié du
pays. Dieu me garde, mais je n’aurais jamais pu imaginer qu’il m’apparaîtrait
ainsi.

CHAPITRE 5
    La piste ne semblait pas avoir de fin. Mes guides
maintenaient un curieux trot – trois pas de marche rapide alternant avec
quatre de course lente. Ça m’a pris un moment pour m’y habituer, mais une fois
qu’on a compris le truc, ça permet de se déplacer promptement sur de longues
distances en gardant assez de souffle et de force pour pouvoir, une fois à
destination, faire ce pour quoi on y est allé. Je n’ai jamais vu de tour aussi
ingénieux auparavant, et me réjouissais de l’ajouter à mon propre sac à malices
forestier…
     
    « Tu devrais essayer, Odo. » Mon scribe aux yeux
chassieux lève son visage grassouillet pour voir si je plaisante. « Ça te
ferait du bien.
    — Je vais vous prendre au mot. » Il étouffe un
bâillement, puis plonge sa plume dans la corne. Le bec imbibé se met à voltiger
sur le parchemin. « Où vous ont-ils emmené, ces étrangers
encapuchonnés ?
    — Où ils m’ont emmené ? Écoute-moi bien, et tu
l’apprendras en temps et en heure. Bon, où en étais-je ?
    — Vous couriez dans la forêt à la rencontre du Corbeau
Roi.
    — Pas le Corbeau Roi. Le Roi Corbeau  – ce
n’est pas la même chose, moine. Concentre-toi un peu. »
    Odo hausse les épaules avec indifférence, et je reprends mon
histoire…
     
    Eh bien, nous avons couru des kilomètres ce matin-là, et
j’aurais mis ma main à couper que c’était juste pour m’embrouiller et
m’empêcher de refaire le chemin avec quelqu’un d’autre.
    Ce

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