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1940-De l'abîme a l'espérance

1940-De l'abîme a l'espérance

Titel: 1940-De l'abîme a l'espérance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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celui de l’armistice dont je suis le témoin, écrit Cordier. Moins tragique que le premier, il est – si possible – plus abject encore, le premier engendrant le second. »
     
    Le soir, à la BBC, Maurice Schumann déclare, dans l’émission Les Français parlent aux Français :
    « Vous n’avez plus le choix entre une paix honteuse et le combat.
    « Vous avez le choix entre le combat pour l’Allemagne et le combat pour la France. »
     
    À Paris, ce mercredi 30 octobre, la nouvelle de l’arrestation par la Gestapo du physicien Paul Langevin se répand dans les milieux intellectuels. Langevin, professeur au Collège de France, est un scientifique de réputation internationale et l’un des intellectuels qui ont soutenu le Front populaire et se sont engagés dans la lutte antifasciste. Il est proche des communistes.
     

     
    Des étudiants d’extrême gauche, du groupe Maintenir , rassemblés autour de François Lescure, décident d’appeler à une manifestation, le vendredi 8 novembre, au Collège de France, à l’heure du cours de Paul Langevin.
    Il faut montrer aux occupants et aux « collabos » quel est le vrai visage de cette France éternelle, que Pétain invoque en la reniant.

 
SEPTIÈME PARTIE

Mercredi 30 octobre
__
Mardi 31 décembre 1940

 
     
     
     
     
    « Français !
    « L’hiver commence, il sera rude. »
    Maréchal PÉTAIN
    Dimanche 10 novembre 1940
     
     
    « Derrière cette folle bravoure, les hommes de Vichy sentent bien qu’il y a tout un pays qui se lève… »
    Jacques DUCHESNE
    À la BBC (Radio-Londres)
    commentant la manifestation des étudiants
    et lycéens du lundi 11 novembre 1940
    à l’Arc de triomphe
     
     
    « C’est cette sainte fureur française, celle de Jeanne d’Arc, celle de Danton, celle de Clemenceau qui nous rend l’espérance, qui nous fit retrouver des armes. »
    Général DE GAULLE
    Lundi 25 novembre 1940

 
30 .
    « Français !
    « L’hiver commence, il sera rude… »
    Ainsi débute l’appel que le maréchal Pétain lance, le dimanche 10 novembre, pour inciter les Français à apporter leur aide au Secours national. « On attend votre don, l’hiver lui n’attend pas. »
    C’est que depuis la rencontre de Montoire – il y a déjà près de vingt jours –, la misère ne recule pas et la pression allemande, loin de se relâcher, s’accentue.
    On contraint les actionnaires de sociétés françaises (ainsi ceux des mines de cuivre de Bor, en Yougoslavie et en Bulgarie) à vendre leurs actions à des Allemands.
    L’argent ne manque pas au Reich. L’État français lui verse une contribution quotidienne encore accrue.
    Le pillage des « richesses françaises » s’accentue. Et le chômage et la misère sont tels que des milliers de Français s’en vont travailler en Allemagne.
    Alors que ces trains de « travailleurs volontaires » partent vers le Reich, soixante-six trains d’expulsés de Lorraine et d’Alsace arrivent à Lyon, et en quinze jours, à compter du 12 novembre, ce sont 66 000 Lorrains et 120 000 Alsaciens qui sont chassés de chez eux.
     
    Les nazis veulent aussi détruire le prestige intellectuel et artistique français.
    Paris ne doit plus être le centre de la mode, le Führer a décidé que les grands couturiers seront désormais berlinois !
     
    Goebbels, ministre de la Propagande, déclare un mois après Montoire :
    « Le résultat de notre lutte victorieuse devra être de briser la prédominance française dans la propagande, en Europe et dans le monde. Après avoir pris possession de Paris, centre de propagande culturelle en France, il est maintenant possible de porter à cette propagande le coup définitif. Toute assistance prêtée à cette dernière ou toute tolérance à cet égard serait un crime vis-à-vis de la nation. »
     
    Pierre Laval veut ignorer cette réalité. Il facilite, impose la vente des actions d’entreprises françaises aux Allemands.
    Il veut être l’interlocuteur des occupants, déjeune à l’ambassade d’Allemagne à Paris et, devant tous les diplomates de haut rang, invités à cette rencontre, il n’est plus un homme d’État prudent, mais un visionnaire « agissant en prophète assuré de sauver sa patrie et de lui préparer un avenir ».
    Le ministre des Finances, Yves Bouthillier, qui l’accompagne, en est gêné.
    « En veston noir, cravaté de blanc, écrit Bouthillier, Pierre Laval se tenait debout, solide et vigoureux,

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