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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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pour avoir écrit un ouvrage sur le besoin de défenses côtières, et les mesures prises contre le romancier Kyôden et le peintre Utamaro, auteurs d’œuvres jugées inconvenantes.
    Ces mesures répressives étaient toutes vides de sens, et leurs responsables étaient probablement des fonctionnaires subalternes soucieux de se faire valoir. Mais dans l’ensemble, le bakufu traitait les citadins avec modération, en partie sans doute parce qu’il n’avait pas oublié les émeutes qui, en 1787, avaient plongé Edo et Osaka dans l’anarchie.

CHAPITRE LXIV
    Nouveau déclin du bakufu
    IENARI ET SES ASSOCIÉS
    Le gouvernement garda un certain jugement rationnel et une certaine probité aussi longtemps que des hommes comme Sadanobu et Nobuaki furent influents ; mais en 1812, Nobuaki mourut, de sorte qu’il ne resta plus en fonction d’hommes d’État ayant une autorité suffisante pour contrôler le shôgun Ienari et ses peu honorables compagnons.
    Le principal d’entre ces derniers était Mizuno Tadanari, qui prit alors la direction de la politique, dans la mesure où il s’occupa des affaires de l’État n’intéressant pas les appétits du shôgun. Tadanari était un fils adoptif de Tadatomi, partisan de Tanuma Okitsugu. En flattant le shôgun et Hitotsu-bashi Harunari, et en gagnant les faveurs des dames des appartements intérieurs ( ô-oku – le sérail), il réussit à constituer un puissant groupe qui menait le gouvernement par la corruption, une corruption aussi flagrante qu’à l’époque de Tanuma. Okimasa, le fils de ce dernier, entra dans le groupe alors qu’il était à son apogée. Il devint aîné en second ( wakadoshiyori) en 1822, puis chambellan, jusqu’à ce qu’il se retirât dans le château de son père, à Sagara, dans le Tôtômi.
    Ce sont des hommes de ce type qui assistaient Tadanari dans le travail d’influence qu’il exerçait sur le shôgun ; et lorsque leurs méthodes se révélaient insuffisantes, Mizuno opérait à travers le sérail, étant lui-même un neveu d’Oume no Kata, favorite de Ienari. La plupart de ses partenaires avaient des liens semblables avec le sérail, parfois parce qu’ils avaient offert comme concubine une de leurs filles ou de leurs nièces.
    Le nombre de ses occupantes traduisait l’importance du sérail et l’influence nocive qu’il pouvait exercer sur la conduite des affaires publiques. On dit qu’il comptait quarante dames principales (« sobashitsu ») et pas moins de neuf cents servantes (« jochû »). Ienari avait une femme et vingt concubines, et on lui prête la paternité de cinquante-cinq enfants. Le mariage des filles posait un problème délicat, et comme les mariages étaient célébrés de façon extravagante, la générosité des daimyô était souvent sollicitée.
    Que Mizuno parût à l’homme de la rue répéter toutes les fautes imputées à anuma ressort clairement de certaines satires circulant à Edo ; mais Ienari Dmptait sur lui, et il n’avait pas à craindre d’être renvoyé. Sybarite épuisé, mari lui-même était le plus débauché de tous les shôgun Tokugawa, et même de tous les dirigeants depuis le début du gouvernement militaire, pourtant, la cour impériale le couvrait d’honneurs, et son père, Hitotsubashi Harunari, fut élevé au grade le plus haut que pût recevoir un sujet. Comme on peut l’imaginer, de nombreux daimyô suivaient l’exemple du Shôgun et vivaient dans l’extravagance, donnant de coûteux divertissements, dépensant de grosses sommes en pots-de-vin et en cadeaux, bâtissant de nouvelles demeures. Leur vie dispendieuse profita bien sûr au commerce des villes, et éleva le niveau de vie des citadins à un point qu’il n’avait jamais atteint auparavant. Les lieux de plaisirs étaient bondés, les théâtres et les restaurants regorgeaient de clients. Les maisons de mauvaise réputation qu’on appelait « akusho » ou « mauvais lieux » se multipliaient, et l’on vit pparaître des prostitués mâles (« kagema »). Il y avait à Edo, disait-on, pas moins de quarante quartiers réservés, que le gouvernement cherchait enfin à supprimer à coup d’édits.
    Les plaisirs moins répréhensibles étaient, semble-t-il, si courus que certains moralistes confucianistes étaient atterrés par le nombre de spectateurs – dix mille par jour – qu’attiraient les théâtres d’Edo. Pour une population dépassant le million d’habitants, ce chiffre ne paraît pas

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