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La Religion

La Religion

Titel: La Religion Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Collectif
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Il s’avança vers lui. Puis s’arrêta. Orlandu vit qu’il avait les larmes aux yeux. Il leva son épée inversée vers les cieux.
    « Loué sois-tu, ô Seigneur Jésus-Christ ! » Ludovico abaissa son épée et fixa Orlandu. Une fois encore, son émotion parut le submerger, et maintenant des larmes roulaient librement sur ses joues. Il tendit le bras.
    « Viens ici, mon garçon, et laisse-moi t’embrasser. »
    Orlandu était trop ahuri pour ne pas obéir. Il revint vers le rivage et se tint devant son sauveur. Il était réellement gigantesque. Aussi grand et large que Tannhauser. Un bras d’acier encercla les épaules d’Orlandu et le serra contre la poitrine de l’homme. Sur sa peau, l’armure était brûlante et constellée de sang. Il regarda dans les yeux liquides, et une fois encore il vit quelque chose qu’il n’avait jamais vu que dans les yeux de Tannhauser. De l’amour.
    « Viens, dit Ludovico en le lâchant. Nous devons filer à cheval loin de ce brasier. Nous y avons fait notre part. Nous avons encore à jouer notre rôle dans des aventures plus glorieuses. »
    Ludovico prit ses rênes et ils remontèrent sur la plage. Un jeune chevalier avec un seul œil lui tendit les rênes du cheval arabe qu’Orlandu avait gardé. Ludovico tint la bête tranquille pour qu’il saute, à cru. Ludovico monta en selle. Les quatre chevaliers formèrent comme une boîte de métal carrée autour d’Orlandu. Il sentit un frémissement dans sa moelle épinière. Il n’était pas moins ahuri qu’avant, mais là c’était merveilleux. Plus merveilleux encore, Ludovico sortit une épée supplémentaire d’une sacoche attachée à sa selle. Il la tendit à Orlandu.
    « À Mdina », dit Ludovico.
    Orlandu serra les flancs du cheval avec ses genoux et accéléra vers la ligne de bataille, les quatre nobles chevaliers formant un rempart tout autour de lui.
     
    TANNHAUSER SCRUTAIT cette immense calamité, sans succès. Comme toujours, le champ de bataille était un patchwork changeant d’épuisement et de stases soudaines. Entraînés comme l’étaient ces hommes, et ils étaient les mieux entraînés du monde, aucun ne pouvait plus lever les bras que par instants sans reprendre son souffle. Montures et hommes avaient les narines écarquillées et les jambes écartées, et çà et là des chevaliers assassinés par la chaleur restaient prostrés dans leur armure changée en four. Une langue de terre triangulaire séparait les eaux de Salina de celles de la baie de Saint-Paul, et comme les grappes de combattants en désordre reculaient pas à pas vers la plage, des ruptures se faisaient dans cette mêlée. Dans l’une de ces clairières, Tannhauser aperçut Abbas au moment où il était vidé de sa selle.
    Le cheval d’Abbas tomba avec lui, puis lutta pour se remettre debout, ses sabots frappant son maître pendant qu’il se tordait au sol. Sur chaque côté d’Abbas, le porteur de bannière du régiment et deux autres officiers furent abattus par la même salve. Tannhauser fit pivoter Buraq.
    « Mattias ! »
    Tannhauser se retourna. Bors désignait l’extrémité des lignes avec le canon de son mousquet. D’une autre brèche, à deux cents pas derrière le front mouvant, un nœud de cinq cavaliers jaillissaient dans la plaine ouverte, vers l’arrière du combat. Leurs chevaux étaient écumants, presque épuisés. Le groupe commença à retraverser le bassin, se dirigeant vers le défilé. Le chevalier de tête portait une carapace noire complète d’armure de Negroli. Les trois chevaliers derrière lui complétaient un losange en forme de diamant, et au centre chevauchait Orlandu.
    Il était poitrine nue et avait l’air aussi fier qu’un coq de combat.
    Tannhauser regarda à nouveau vers Abbas. Il était debout, chancelant au milieu des morts, s’appuyant sur la hampe de la bannière jaune qu’il tenait à deux mains. Un chevalier chargea vers lui et Abbas fit pivoter la hampe, coinça son embout contre son pied et transperça le poitrail du cheval avec la pointe en forme de lance. Il trébucha sur le côté en évitant la chute de l’homme et de la bête et tomba sur un genou, avant de se relever tenant une épée écarlate qu’il abattit sur le chevalier avec ses dernières forces. Trente pas derrière lui, un autre chevalier faisait tournoyer sa monture et se préparait à le charger à son tour.
    Tannhauser tira son épée en se tournant vers

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