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Le retour

Le retour

Titel: Le retour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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décidée à en avoir le
coeur net. Il allait lui expliquer pourquoi il avait abandonné sa famille sans
un mot d'explication.
     
    Elle s'arrêta au
premier comptoir pour s'informer.
     
    - Pouvez-vous me
dire où se trouve la comptabilité?
     
    demanda-t-elle à
une jeune vendeuse.
     
    - Je pense pas
que ce soit ouvert le samedi, madame, répondit poliment la jeune fille. Mais
vous pouvez toujours
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    aller en haut. Il
y aura sûrement quelqu'un pour vous informer.
     
    Laurette la
remercia et prit l'escalier mobile. Par chance, elle tomba immédiatement sur
une responsable du personnel, une dame âgée d'une cinquantaine d'années à la
figure sévère. Ses lunettes étaient retenues par une chaînette.
     
    Avec un sourire
poli, elle lui affirma que la comptabilité était ouverte et située au fond, à
droite.
     
    La mère de
famille n'eut aucun mal à repérer un long comptoir derrière lequel un homme à
la mise soignée était en train de consulter une pile de reçus. Derrière lui,
deux employés travaillaient à l'abri d'une paroi vitrée. Laurette s'approcha du
comptoir et se racla la gorge pour attirer l'attention de l'homme.
     
    - Puis-je faire
quelque chose pour vous, madame?
     
    demanda-t-il fort
obligeamment en esquissant un sourire.
     
    - J'aimerais
parler à mon garçon, Jean-Louis Morin, si ça vous dérange pas trop, fit
Laurette.
     
    - Jean-Louis
Morin? Si c'est un vendeur, madame, vous feriez mieux de demander à un chef de
rayon.
     
    - Non. Il travaille
à la comptabilité depuis plus que trois ans, s'impatienta Laurette.
     
    - Excusez-moi,
madame. Ça ne fait qu'un mois que je travaille ici. Je vais demander.
     
    Sur ce, l'homme
ouvrit la porte vitrée et demanda aux deux employés s'ils connaissaient un certain
Jean-Louis Morin. L'un d'eux, un petit blond aux manières un peu précieuses
vint au comptoir.
     
    - Madame est la
mère de Jean-Louis Morin, précisa l'homme à son confrère.
     
    - Bonjour,
madame, salua poliment le jeune homme.
     
    Jean-Louis
travaille plus ici depuis au moins un mois.
     
    - Dites-moi pas
que Dupuis l'a mis à la porte!
     
    s'exclama
Laurette, catastrophée.
     
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    - Non, madame.
C'est lui qui est parti tout seul en même temps que Jacques Cormier. Ils m'ont
dit tous les deux qu'ils s'étaient trouvé une meilleure job dans une compagnie,
à Longueuil. Vous étiez pas au courant? ajouta-
    t-il, l'air
surpris.
     
    - Pantoute.
S'avez-vous où il reste?
     
    Devant l'air
encore plus surpris de ses interlocuteurs, Laurette se sentit obligée de
préciser:
     
    - Il a déménagé
tellement vite qu'il a oublié de me dire où il s'en allait rester, mentit-elle.
     
    -
Malheureusement, je le sais pas, madame.
     
    Elle remercia les
deux hommes et les quitta, au bord des larmes. Jean-Louis avait lâché Dupuis
frères! C'était incroyable. Il n'avait jamais arrêté de répéter à la maison à
quel point il aimait son emploi et désirait devenir chef comptable un jour.
Qu'est-ce qui s'était donc passé pour qu'il abandonne tout. Était-il devenu
fou? Il y avait sûrement du Jacques Cormier en dessous de tout cela. Elle en
était persuadée. Elle n'aurait pas été étonnée que ce soit ce maudit hypocrite
qui empêchait son Jean-Louis de communiquer avec sa mère.
     
    Peu à peu, son
chagrin se transformait en une sorte de rage impuissante. Il y avait sûrement
un moyen de retrouver son fils et elle allait finir par le trouver.
     
    Un peu rassérénée
par cette résolution, elle se dirigea vers le rayon des meubles pour voir en
passant des téléviseurs.
     
    Elle n'était pas
venue en admirer une seule fois durant l'été.
     
    À la vue des gros
appareils encastrés dans des meubles en érable ou en noyer, sa passion se
réveilla aussi forte qu'auparavant. La veille, en passant devant le magasin
d'ameublement Beaulieu alors qu'elle faisait ses emplettes, elle s'était jointe
à trois ou quatre badauds hypnotisés par un téléviseur allumé dans la vitrine.
Elle était demeurée là
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    durant de longues
minutes à regarder discuter des personnages dont elle ne pouvait entendre le
son de la voix. Elle demeura un long moment, rêveuse, devant un magnifique
appareil Admirai, insensible aux clients qui devaient la contourner pour
pouvoir poursuivre leur chemin.
     
    - C'est un vingt
et un pouces, fit une voix dans son dos. Il est pas cher: seulement sept cent
vingt-cinq piastres, madame.
     
    Laurette sursauta
légèrement au son de la voix et se

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