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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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propres intentions. Il les mit à exécution le 1er mai, au début de
la soirée. Il commença par ses six enfants. On arrêta leurs jeux et un médecin
– sans doute celui qui avait piqué la veille les chiens du Führer – fit aux enfants une piqûre mortelle. Puis Gœbbels convoqua son aide de
camp, le Hauptsturmführer S. S.
Guenther Schwaegermann, pour lui demander d’apporter de l’essence.
    « Schwaegermann, lui dit-il, voici la pire des trahisons :
les généraux ont trahi le Führer. Tout est perdu. Je vais
mourir, avec ma femme et mes enfants. » Il n’avoua pas qu’il avait déjà
fait tuer ses enfants. « Vous allez incinérer nos corps. Le pouvez-vous ? »
    Schwaegermann lui assura qu’il le pouvait et envoya deux
ordonnances chercher l’essence. Quelques minutes plus tard, vers vingt heures
trente, comme la nuit commençait à tomber, le docteur et Frau Gœbbels
traversèrent le bunker, firent leurs adieux à ceux qu’ils rencontrèrent dans le
couloir et prirent l’escalier qui montait au jardin. Là, à leur demande, un S. S.
les abattit d’un coup de revolver dans la nuque. Puis on mit le feu aux corps
préalablement arrosés de quatre bidons d’essence. Mais ils ne furent pas
totalement brûlés (26). Les survivants du bunker étaient bien trop pressés de
décamper et ils n’avaient pas de temps à perdre. Les Russes trouvèrent les
restes à demi calcinés dès le lendemain et n’eurent aucun mal à les identifier.
    Le 1er mai, à vingt et une heures, le Führerbunker brûlait et 500 ou 600 survivants de L ’entourage
du Führer tournaient en rond dans l’abri de la nouvelle Chancellerie, « comme
des poulets décapités », ainsi que le raconta plus tard l’un d’eux, le
tailleur du Führer – dans l’affolement de la grande fuite. Ils avaient décidé
de suivre à pied les rails du métro, depuis la station de Wilhelmsplatz, en
face de la Chancellerie, jusqu’à la gare de Friedrichstrasse. De là, on devait
traverser la Spree et s’infiltrer par petits groupes à travers les lignes
russes, au nord de la Spree. Nombreux furent ceux qui réussirent, mais pas tous,
et notamment pas Martin Bormann.
    Lorsque, enfin, le général Krebs revint au bunker, dans l’après-midi,
porteur de la réponse intransigeante du général Chuikov, le secrétaire
politique d’Hitler avait déjà décidé que sa seule chance de salut était dans la
fuite, et il s’était joint à l’exode massif du bunker. Son groupe essaya de
suivre un tank allemand, mais – selon Kempka, qui se trouvait avec lui – ils
reçurent de plein fouet un obus russe et Bormann fut presque certainement tué.
    Arthur Axmann, chef des Jeunesses hitlériennes, qui avait
abandonné son bataillon de jeunes garçons au pont de Pichelsdorf pour sauver sa
peau, se trouvait également dans ce groupe et il affirma plus tard, dans sa
déposition, avoir vu le corps de Bormann sous le pont, à l’endroit où
Invalidenstrasse traverse la voie de chemin de fer. Axmann reconnut son visage
à la lueur de la lune et ne remarqua aucune blessure apparente ; il
supposa que Bormann avait avalé sa capsule de poison en constatant qu’il ne
pourrait pas traverser les lignes russes.
    Les généraux Krebs et Burgdorf ne se joignirent pas à l’exode. Il
est probable qu’ils ont volontairement mis fin à leurs jours dans la cave de la
nouvelle Chancellerie.

LA FIN DU TROISIÈME REICH
    Le Troisième Reich ne survécut que d’une semaine à son fondateur.
    Le 1er mai, peu après vingt-deux heures, tandis que les
corps du docteur Gœbbels et de sa femme se consumaient dans les jardins de la
Chancellerie et que les survivants du bunker s’enfuyaient en masse par les
tunnels du métro, la radio de Hambourg interrompit une émission de musique
enregistrée (on jouait la 7e Symphonie de Bruckner) pour
faire entendre un roulement de tambours et annoncer ensuite :
    Notre Führer, Adolf Hitler, luttant jusqu’à son dernier
souffle contre les forces bolcheviques, est tombé pour l’Allemagne, cet
après-midi, à son Q. G. de la chancellerie du Reich. Le 30 avril, le
Führer avait désigné le grand amiral Dœnitz pour lui succéder. Le grand amiral
et successeur du Führer va maintenant s’adresser au peuple allemand.
    Le Troisième Reich mourait, comme il était
né, dans un lamentable mensonge. Non seulement Hitler n’était pas mort ce
jour-là mais la veille, ce qui d’ailleurs importait peu, et il n’était pas

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