Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les derniers jours de Jules Cesar

Les derniers jours de Jules Cesar

Titel: Les derniers jours de Jules Cesar Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
Vom Netzwerk:
d’en bas murs et
plafond. Le centurion soupira à l’idée de sortir dans le froid et de
s’acheminer au milieu de la neige en pleine nuit.
    L’aubergiste se présenta peu après pour le réveiller et lui
annoncer que le dîner était prêt. Le trouvant déjà debout, il ne put s’empêcher
de lui dispenser des conseils : « Es-tu certain de vouloir
continuer ? Tu dois être fou, mon ami. Voyager par un temps pareil… Rien
ne t’y oblige. Laisse tomber. Écoute-moi. Mange, bois un gobelet de bon vin et
retourne te glisser dans ce lit bien chaud. Demain, je t’appellerai de bonne
heure, dès l’aube, et tu repartiras. Tu pourrais t’égarer maintenant, et tu
perdrais alors l’avance que tu croyais avoir gagnée.
    — Tu as raison. J’ai besoin d’un guide.
    — D’un guide ? Je ne sais pas… Je ne crois pas en
avoir un…
    — Écoute, l’ami, se déplacer dans de telles conditions
ne m’amuse pas et je n’ai pas de temps à perdre. Tu as compris ?
Trouve-moi un guide, sinon tu auras des ennuis. J’ai un ordre écrit de priorité
absolue. Tu as compris ?
    — Oui. Je vais me débrouiller pour trouver quelqu’un
qui te conduise au prochain relais. Mais si vous tombez dans un ravin, tu
n’auras à t’en prendre qu’à toi.
    — C’est ça. Je vais avaler quelque chose. Pendant ce
temps, active-toi. »
    L’aubergiste accompagna le centurion à la salle à manger. Il
l’invita à s’asseoir devant une assiette d’agneau aux lentilles puis repartit
en bougonnant.
    Publius Sextius s’attaqua à son plat. La viande était bonne,
les lentilles étaient savoureuses ; quant au vin, il en avait bu de pire.
Un repas chaud, voilà ce qu’il fallait pour affronter le voyage. Il calculait à
chaque bouchée le temps qu’il pourrait gagner dans sa marche d’approche et se
demandait si l’aubergiste n’avait pas raison, s’il ne valait mieux pas attendre
le lendemain. Or, quand il eut avalé la dernière bouchée et la dernière gorgée
de vin, il s’était conforté dans sa décision. Il jeta sa cape sur ses épaules
et sortit.
    La cour était totalement blanche. Un palefrenier amena le
cheval harnaché et équipé de son bagage. Tout près se tenait un autre animal
flanqué d’un homme d’une cinquantaine d’années, une toile cirée sur les épaules
et un capuchon sur la tête : le guide, de toute évidence. Son visage de
pierre était totalement inexpressif. Il avait une torche allumée à la main.
Trois ou quatre autres étaient fixées au harnachement de sa monture.
    Seuls deux légionnaires montaient à présent la garde. Bebius
Carbon n’était pas parmi eux.
    « Je regrette de te causer ce désagrément, l’ami, dit
Publius Sextius à son guide, mais je suis pressé et je dois gagner du temps.
Rends-moi un bon service et tu seras bien payé. Conduis-moi juste au prochain
relais, après quoi tu pourras rebrousser chemin. »
    L’homme hocha la tête et monta à cheval. Publius Sextius
l’imita, poussa sa monture et franchit le seuil. Les deux légionnaires
adressèrent un salut militaire au second cavalier, qui esquissa à son tour un
salut. Ils refermèrent la porte derrière lui.
    Publius Sextius se plaça à la hauteur de son compagnon,
demeuré muet. « Comment t’appelles-tu, l’ami ?
    — Sura.
    — Moi, Publius. Nous pouvons y aller. »
    Sura avança, ouvrant la voie avec sa torche. Publius Sextius
lui emboîta le pas, au milieu du chemin. Il se retournait de temps en temps, en
proie à l’impression d’être suivi. La route dessinait des lacets le long d’une
montée de plus en plus escarpée, à travers un bois de chênes et de châtaigniers
verts de mousse et blancs de neige. Il n’y avait pas la moindre trace de
présence humaine, mais le rayon de lumière de la torche fumante était plutôt
restreint.
    Ayant immédiatement compris que son guide n’était pas
bavard, Publius Sextius se borna à lui demander l’indispensable, obtenant pour
toute réponse des grognements d’acquiescement ou de dénégation. Il s’efforçait
donc d’occuper son esprit par des réflexions et des projets. Il avait
l’intention de rejoindre César et de partir avec lui pour l’Orient dont il
avait entendu dire des choses extraordinaires.
    Il l’avait accompagné en Gaule et en Espagne, il
l’accompagnerait en Mésopotamie, en Hyrcanie, en Sarmatie si nécessaire.
Jusqu’aux confins de la Terre.
    À ses yeux, seul César était en mesure de sauver son monde.
Il

Weitere Kostenlose Bücher