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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Mais vos jours, à ma connaissance du moins, n’ont jamais été menacés, et je n’ai pas eu à intervenir. Sur ce point, vous ne me devez donc rien, Sire. Pour ce qui est de ce dévouement et de cette amitié dont vous venez de parler, j’avoue, à ma honte, que ce que j’en ai fait, c’est uniquement pour tenir la promesse que j’avais faite au feu roi, votre père. Donc, sur ce point également, vous ne me devez rien.
    Il fallait être Pardaillan pour oser faire de semblables aveux à un roi, ce roi fût-il un enfant, comme l’était Louis XIII. Il est de fait qu’ils produisirent une fâcheuse impression sur lui. Et Pardaillan, qui l’observait du coin de l’œil, put croire un instant que c’en était déjà fait de cette extraordinaire faveur qui avait été un instant la sienne.
    Mais ce ne fut qu’un mouvement d’humeur de courte durée. Le roi réfléchit, comprit, se souvint peut-être de certaines paroles de son père, et il retrouva aussitôt cette exceptionnelle bienveillance qu’il n’avait cessé de témoigner au chevalier.
    – Au fait, dit-il, vous ne me connaissiez pas. Plus tard, quand vous me connaîtrez mieux, j’espère que vous ne refuserez pas de reporter sur le fils un peu de cette précieuse amitié que vous aviez pour le père.
    – Je n’attendrai pas à plus tard, Sire. C’est dès maintenant que je suis vôtre. C’est dès maintenant que je ferai par amitié pour vous ce que je n’ai fait jusqu’à ce jour que par respect pour la parole donnée. Eh ! mordiable, je vous dois bien cela… Ne serait-ce que pour l’inoubliable accueil dont vous avez bien voulu honorer un pauvre gentilhomme tel que moi.
    – Chevalier, s’écria le petit roi rayonnant, à mon tour de vous dire : Vous ne me devez rien.
    Et comme Pardaillan ébauchait un geste de protestation, il ajouta vivement :
    – Eh ! oui, ce que j’en ai fait, c’était pour obéir aux ordres de mon père que vous représentez à mes yeux.
    – C’est vrai, sourit Pardaillan, j’oubliais ce détail. N’empêche, Sire, que ce que vous avez fait m’a été droit au cœur.
    – J’en suis fort aise ! N’empêche que je n’ai rien fait pour vous personnellement et qu’il faut que je fasse quelque chose… quoi que vous en disiez, je vous dois bien cela, à mon tour. Je chercherai. Et il faudra bien que je trouve.
    Ces paroles, où il répétait intentionnellement plusieurs expressions de son interlocuteur, le roi les prononça en riant. Aussitôt après, il se fit grave pour ajouter :
    – Vous venez de dire que mes jours n’ont jamais été menacés. Je le crois, puisque vous me le dites. Oh ! je sais que vous ne dites jamais que la vérité, vous, chevalier. Laissons donc le passé pour nous occuper du présent. Puisque vous êtes venu, c’est qu’un danger me menace, n’est-ce pas ?
    Nous avons dit qu’il s’était fait grave. Mais il ne manifestait aucune inquiétude. Sa voix ne tremblait pas, son regard n’avait rien perdu de sa limpidité. Il paraissait très calme, très maître de lui. Pardaillan, qui ne cessait de l’observer sans en avoir l’air, se dit avec satisfaction :
    « Allons, décidément il est brave. »
    Et tout haut, sans le ménager, avec un laconisme voulu :
    – C’est vrai, dit-il.
    Le roi ne sourcilla pas. Il continua de montrer le même calme que Pardaillan admirait intérieurement. Il est évident qu’il n’attendait pas une autre réponse. Il n’était pas, il ne pouvait pas être surpris. De même, ainsi qu’il l’avait dit, qu’il avait réglé dans son esprit les détails de la réception qu’il ferait à l’homme qui viendrait le trouver de la part de son père, de même il savait depuis longtemps que cette visite signifierait qu’un danger très grave le menaçait. Il avait eu le temps de se familiariser avec cette idée, assez pour ne laisser paraître aucune émotion. De plus, il avait longuement réfléchi sur ce sujet et, s’attendant à tout, il devait avoir décidé d’avance ce qu’il ferait quand le cas se présenterait. Pardaillan le comprit très bien aux paroles qu’il prononça :
    – Après tout ce que mon père m’a dit de vous, il est hors de doute pour moi que, si vous êtes sorti de l’ombre où vous vous teniez volontairement, c’est que vous ne pouvez me tirer d’affaire par vos seuls moyens. C’est que je dois vous seconder de mon mieux en me défendant moi-même avec toute la vigueur possible. Ainsi

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