Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La naissance du roi Arthur

La naissance du roi Arthur

Titel: La naissance du roi Arthur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
Vom Netzwerk:
sans
le secours d’une puissance surnaturelle. Grandes sont ces pierres et elles
n’ont pas leurs pareilles en force et en vertu. Et si tu veux honorer ton
frère, le roi Emrys, et tous ceux qui sont morts avec lui pour la sauvegarde du
royaume, tu devras les faire assembler dans la plaine de Salisbury, sur le lieu
même de la bataille où ont péri tant de fidèles et loyaux serviteurs du roi
Emrys. Fais prendre ces pierres en Irlande, fais-les transporter ici et demande
qu’on les érige en cercle autour de la tombe de ton frère. »
    « Mais, dit Uther Pendragon, pourquoi aller chercher si
loin des pierres dont il y a si grande abondance dans cette île de
Bretagne ? » Merlin lui répondit : « Ce sont des pierres
mystiques et douées de différents pouvoirs que je n’ai pas à t’expliquer.
Autrefois, ce sont les Géants qui les ont apportées du fond de l’Afrique, et
ils les ont placées en Irlande au temps où ils y avaient établi certains de
leurs sanctuaires. Car ils ne plaçaient jamais aucune pierre sans accomplir des
rites sacrés parmi les plus respectables. Et ces pierres étaient le témoignage
du lien qui existe entre le ciel et la terre, entre la Divinité toute-puissante
qui insuffle la vie à l’univers et les êtres qui se répandent sur la surface de
cette planète à la recherche de leur âme. Sache donc bien que ces pierres sont
indispensables pour que soit érigé le monument que je te réclame au nom de ton
frère et de tous ceux qui sont morts avec lui pour que vive le royaume de
Bretagne. Ces pierres ont d’ailleurs une telle vertu curative que les Géants en
mettaient des fragments dans leurs bains afin de se guérir de toutes les
maladies [59] .
Et ils en mélangeaient également de la poudre aux onguents et aux emplâtres
d’herbes qu’ils répandaient sur leurs blessures pour les faire
disparaître. »
    Uther Pendragon envoya donc une importante troupe en Irlande
sur de beaux navires bien équipés, capables de transporter de lourdes charges.
Et Merlin fut également du voyage puisqu’il avait dit au roi que, sans lui,
rien ne pourrait être fait de ce projet. Une fois arrivés en Irlande, les
hommes d’Uther se heurtèrent aux troupes du roi d’Irlande qui voulaient les
empêcher d’accéder à la montagne de Killara, car elles savaient bien que
c’étaient les pierres qu’ils voulaient emporter. Les hommes d’Uther eurent
cependant tôt fait de mettre en fuite les Irlandais, et, sous la conduite de
Merlin, ils arrivèrent dans la montagne de Killara, à l’endroit où se
trouvaient les pierres amenées d’Afrique par les Géants. Merlin dit aux hommes
qui l’accompagnaient de commencer leur travail. Évidemment, les pierres étaient
tellement énormes qu’ils ne prirent pas au sérieux ce que disait le devin. Ils
se contentèrent de rire et d’affirmer que personne au monde, en dehors d’êtres
surnaturels, ne pourrait jamais bouger une seule de ces pierres. « Alors,
leur dit Merlin, vous êtes donc venus pour rien ici ? Ce sont pourtant les
ordres de votre roi de prendre ces pierres et de les transporter dans la plaine
de Salisbury. Oseriez-vous lui désobéir ? » Les hommes d’Uther étaient
fort embarrassés. Ils savaient que Merlin rapporterait à Uther Pendragon qu’ils
n’avaient pas voulu suivre ses instructions. Ils firent contre mauvaise fortune
bon cœur : avec des leviers et des cordages, ils s’approchèrent des
pierres et tentèrent de les arracher du sol. Mais ce fut peine perdue :
ils s’acharnaient dans leur travail tandis que Merlin les regardait, assis sur
un tertre, d’un air goguenard. À la fin, n’y tenant plus, l’un d’eux vint
trouver Merlin et lui dit : « Écoute, devin, nous n’en pouvons plus,
mais tu es témoin que nous avons essayé, dans la mesure de nos moyens, de
déterrer ces pierres, et tu ne peux que constater que nous n’y parvenons
pas. » Merlin leur répondit : « C’est juste. Je ne pourrai pas
dire au roi Uther que vous ne suivez pas ses ordres. Reposez-vous donc, et nous
verrons bien demain matin ce qu’il en est. »
    Les hommes furent satisfaits des paroles de Merlin, et comme
ils étaient tous épuisés, ils s’en allèrent dormir. Or, en se réveillant, le lendemain
matin, ils virent avec stupéfaction que le sol avait été creusé autour des
pierres et que celles-ci, n’ayant plus d’assise solide, avaient basculé sur le
sol. Ils se dirent alors qu’il y avait là quelque

Weitere Kostenlose Bücher