La Prophétie des papes
échanges scientifiques et culturels intenses et ininterrompus entre les grands esprits de lâépoque. »
« Est-ce que vous aviez connaissance de ceci ? demanda Tremblay.
â Non. Pas du tout »
La page suivante obligea Elisabetta à respirer profondément.
Câétait un mémo joint au dossier par le chef archiviste, daté du 17 mai 1985, retirant à Flavia Celestino ses privilèges aux archives. Il affirmait quâelle avait obtenu un accès non autorisé à la boîte 197741-3821 et que ses notes avaient été confisquées.
« Cela paraît étrange, dit Tremblay. Elle nâaurait pas pu avoir entre les mains des dossiers quâelle nâavait pas demandés. Comme je lâai dit, personne nâa dâaccès direct aux documents. »
Une feuille volante était agrafée au mémo. Elle était couverte de lâécriture penchée si particulière de Flavia.
« Ses notes ! » dit Elisabetta.
Elles étaient succinctes.
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Lettre de Dee à Mascherino, 1577:
Fraternité
Cause commune
« Alors que jâobserve lâéclipse totale de Lune le 27 septembre depuis Londres, la chaleur envahira mon cÅur à la pensée que tu seras en train de contempler le même événement depuis Rome, mon cher frère. »
Lémure
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« Mon Dieu ! sâexclama Tremblay. Elle avait découvert une preuve directe. Je nâai jamais vu cette lettre à laquelle elle fait référence. Venez avec moi. La boîte dâarchives en question â celle qui porte ces numéros est à lâétage diplomatique, avec les documents les plus anciens.
â Attendez, dit Elisabetta. Nous nâavons pas fini. »
Le dossier de Flavia contenait deux autres feuilles.
La première était un mémo écrit par un médecin, le docteur Giuseppe Falcone, adressé à une personne en particulier mais marqué « délivré en main propre, le 6 juin 1985 » :
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à la demande du Vatican, jâai examiné la patiente Flavia Celestino, qui a été confiée aux bons soins du docteur Motta à lâhôpital Gemelli. Elle se trouve dans un état grave, avec de la diarrhée, des vomissements, de lâanémie, des dysfonctionnements du foie et des reins, et des pertes de repère. Mon diagnostic différentiel comprend un syndrome hémolytique et urémique, une encéphalomyélopathie virale, une amyloïdose et une intoxication aux métaux lourds ou à lâarsenic. Cette dernière hypothèse est la plus vraisemblable. Jâai parlé avec le docteur Motta. Il mâa informé que les tests à lâarsenic et aux autres substances toxiques sont négatifs, et même si je suis surpris, je dois accepter ses conclusions. Je pense quâil a envisagé toutes les possibilités, mais à ce stade, il semblerait quâil nây ait pas grand-chose à faire pour elle.
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« Elle a été empoisonnée », chuchota Elisabetta. Elle ne fit aucune tentative pour refouler ses larmes et Tremblay la regarda, impuissant.
La dernière page était une copie du certificat de décès, daté du 10 juin 1985, établissant la cause de la mort de Flavia comme étant une insuffisance des reins et du foie, et indiquant quâune autopsie nâavait pas été demandée par le médecin légiste.
« Je suis désolé, dit Tremblay en lui touchant la main. Mais nous devons trouver la lettre de Dee. »
Il remit la boîte à sa place et retourna à grands pas vers la tour. Elisabetta le suivit, son corps et son esprit si amorphes quâelle sentait à peine le sol sous ses pieds.
En montant lâescalier, Tremblay blâma sa constitution peu robuste, mais il sâobligea à poursuivre jusquâà ce quâils aient atteint le second étage de la tour. Lorsquâils arrivèrent sur le palier, Elisabetta se demanda avec inquiétude sâil nâallait pas perdre connaissance, tant il était hors dâhaleine.
« Par ici », dit-il, haletant.
Là , dans les archives du secrétariat dâÃtat, ils traversèrent une pièce après lâautre ; toutes étaient pleines de meubles en noyer du XVII e siècle. Tremblay avait recopié le numéro sur un morceau
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