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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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nous étions
parvenus à un palier. Nous savions désormais que jamais nous n’atteindrions
notre objectif. » La pression exercée par le nord et le sud sur l’étroit
couloir de l’offensive nazie devenait trop forte.
    Deux jours avant Noël, le temps s’était finalement éclairci, et
l’aviation anglo-américaine s’en donnait à cœur joie sur les colonnes de
ravitaillement allemandes et sur les troupes étirées le long des tortueux
défilés de la montagne. Les nazis firent une dernière tentative désespérée pour
s’emparer de Bastogne. Toute la journée de Noël, depuis trois heures du matin, ils
lancèrent attaque sur attaque, mais les hommes de McAuliffe résistaient. Le
lendemain, des blindés de la IIIe armée de Patton creusèrent une brèche par le
sud à travers les lignes ennemies et délivrèrent la ville. Le problème qui se
posait maintenant aux nazis était : comment retirer leurs troupes de l’étroit
couloir, avant qu’elles ne fussent isolées et écrasées ?
    Hitler, lui, ne voulait pas entendre parler de retraite. Le soir
du 28 décembre, il réunit une conférence militaire solennelle. Au lieu de
se rendre aux objurgations de Rundstedt et de Manteuffel, qui tenaient à
retirer à temps les troupes du saillant, il ordonna la reprise de l’offensive, l’investissement
de Bastogne et une nouvelle tentative de poussée vers la Meuse. Mieux : il
exigea une seconde offensive dirigée vers le sud de l’Alsace, où les Américains
avaient dégarni leurs lignes en envoyant plusieurs des divisions de Patton vers
le nord et les Ardennes. A toutes les protestations des généraux qui
invoquaient le manque d’effectifs, Hitler fit la sourde oreille.
    Messieurs, voilà onze ans que je conduis les opérations… et
jamais je n’ai entendu dire par quelqu’un que tous les préparatifs étaient
terminés… Vous n’êtes jamais tout à fait prêts, c’est évident.
    Il continua à parler d’abondance [284] .
Bien avant la fin de son discours, ses auditeurs devaient avoir compris que
leur commandant en chef avait perdu le sens des réalités.
    La questions est la suivante : l’Allemagne a-t-elle le
désir de survivre, ou bien sera-t-elle détruite ?… La perte de cette
guerre sera la perte du peuple allemand.
    Vint ensuite une longue digression sur l’histoire de Rome et
celle de la Prusse dans la Guerre de Sept ans. Finalement, le Führer revint aux
problèmes d’actualité. Il admettait que l’offensive des Ardennes « n’avait
pas produit le résultat escompté », mais il affirmait qu’elle avait « transformé
la situation à un degré inimaginable une quinzaine de jours auparavant ».
    L’ennemi a dû renoncer à tous ses projets d’offensive… Il a
été obligé de jeter dans la bataille des troupes déjà fatiguées. Ses plans de
campagne ont été complètement bouleversés. Dans son pays, les critiques vont
bon train. Du point de vue psychologique, il passe un mauvais quart d’heure. Il
s’est vu forcé de déclarer que la guerre n’a aucune chance de se terminer avant
août, peut-être même pas avant la fin de l’année prochaine…
    Cette dernière phrase admettait-elle l’ultime défaite ? Hitler
se hâta de dissiper pareille impression :
    Je m’empresse d’ajouter, messieurs, que vous ne devez pas
en conclure que… j’envisage – même de loin – la perte de cette guerre… Je n’ai
jamais admis le mot « capitulation »… Pour moi, la situation actuelle
ne présente rien de nouveau. J’en ai connu de bien pires. Je ne le mentionne, en
passant, que parce que je tiens à vous faire comprendre ma persévérance
acharnée et mon indifférence aux épreuves. Quel que soit le fardeau de mes
soucis et leur incidence sur ma santé, rien ne fera varier d’un pouce mon
inébranlable décision de poursuivre la lutte jusqu’à ce que le sort nous
favorise.
    Sur ce, il fit appel aux généraux, pour appuyer « de toute
leur énergie » les nouvelles offensives.
    Alors, nous parviendrons à écraser définitivement les Américains…
Et nous verrons ce qui arrivera… Je ne pense pas qu’en fin de compte l’ennemi
résiste à 45 divisions allemandes… Il nous appartient encore de changer le
cours du Destin !
    Mais il était trop tard. L’Allemagne ne possédait plus les
forces militaires nécessaires à la réalisation de ces projets.
    Le 1er janvier, Hitler jeta 8 divisions allemandes dans la
Sarre. A partir de la tête de pont du Rhin

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